Le cachemire : utilisation écolo et Mode

Le cachemire : utilisation écolo et Mode

Mode écologie et produit de luxe

Qu’est-ce qui fait d’un produit un bien de luxe ? Souvent, la rareté de la matière première. Comme le cachemire, une fibre précieuse non seulement parce qu’elle est ultra douce, mais aussi parce qu’elle ne peut être produite qu’en très petites quantités. Et pourtant, aujourd’hui, presque tout le monde a un pull en cachemire dans son tiroir : les rayons et le commerce électronique de toutes les marques, y compris les grandes chaînes de mode rapide, en sont remplis et il est possible de les acheter à des prix abordables. Mais satisfaire une telle demande du marché a un coût très élevé du point de vue environnemental et bouleverse l’équilibre millénaire des territoires où cette laine est produite. Pourquoi ? Quelles sont les alternatives durables ?

1) Le cachemire, peu et mieux

Si les marques ont récemment adopté des solutions plus écologiques – de la laine certifiée provenant de communautés de bergers traditionnelles au fil recyclé, adopté par de grands – c’est parce que le cachemire produit à grande échelle n’est pas durable. Il en fut ainsi tant que la fibre restait précieuse et limitée : utilisée par quelques maisons de luxe et obtenue en peignant une fois par an les chèvres Hircus, élevées par des bergers nomades depuis plus de 7500 ans dans les régions du Sinkiang, du Tibet et de la Mongolie – des steppes situées à la frontière entre la Mongolie et la Chine proviennent aujourd’hui 90% de la fibre totale répandue dans le monde.

2) 100 grammes par an

Chaque animal ne produit que 100 à 200 grammes de laine par saison et il faut environ quatre chèvres pour fabriquer un pull. Pour que le matériel soit excellent, l’animal doit également être exposé à certaines températures et suivre un certain régime alimentaire. Les éleveurs se déplacent donc avec les troupeaux, vivant en symbiose avec le bétail à la recherche des meilleures terres de pâturage selon la saison et s’exposant aux climats les plus rudes.

3) L’équilibre séculaire

Le fait que, depuis des temps immémoriaux, un certain nombre de chèvres cachemire dans la région correspond à un plus grand nombre de moutons réduit encore la disponibilité de la matière première : une stratégie ancienne qui permet de maintenir le sol fertile, car les chèvres arrachent les racines de l’herbe, les moutons non.

Une telle structure de production locale, liée au climat et aux saisons et à la récolte de quelques grammes de fibres par an, ne permet pas le commerce de masse. Il existe aujourd’hui des bergers nomades, mais ils représentent une minorité et constituent une niche dans le marché du luxe qui utilise encore des matières premières précieuses, obtenues dans le respect de la tradition.

4) Mode durable : où trouver de bonnes affaires d’occasion

Le reste de la fibre sur le marché est de qualité inférieure (classée sur quatre niveaux, de bon à moyen et bas), obtenue par l’augmentation exponentielle du nombre de troupeaux, qui très souvent passent du nomade au stationnaire, beaucoup plus semblable aux fermes occidentales classiques, où l’on perd ce mélange de bétail si précieux pour le territoire.

5) Cachemire recyclé

Le cachemire recyclé, un groupe d’entreprises toscanes historiques qui ont uni leurs forces pour régénérer les fibres nobles (dont la laine et le chameau) grâce à un système intégré, transparent et traçable.

6) Mode durable

Ecologique, car la régénération des fibres permet d’économiser 97% d’émissions de CO2, 76% d’énergie et 92% d’eau par rapport à la production de matière vierge. Et parce qu’il s’agit d’adopter une sorte d’économie circulaire en remettant en jeu ce qui serait autrement considéré comme des déchets, tant « pré-consommateurs » que « post-consommateurs » : en d’autres termes, en recyclant à la fois les déchets de traitement, à partir desquels on obtient un fil de très haute qualité, et les vêtements usagés collectés entre l’Europe et les États-Unis.